Vues sur Murs
L’art urbain ou street art est un terme qui désigne toute forme d’intervention placée en ville, spontanée, impulsive, réalisée le plus souvent sans autorisation. Le propos peut être autant ludique que politique. Il englobe toute une série de pratiques extrêmement variées dont les plus connues sont le graffiti, le pochoir ou le collage en passant par l’installation voire même le tricot (street tricot ou yarnbombing).
L’art urbain est un art d’interventions dont les moyens sont illimités. L’imprimé n’en est qu’un parmi d’autres mais sa présence est importante. L’exposition Vues sur murs est l’occasion d’illustrer un aspect de cette diversité de médias, mettant l’accent sur l’image multiple.
Les premiers tags ou graffitis-signatures apparaissent à Philadelphie à la fin des années 1960 puis à New York où cette pratique connaîtra un développement considérable dans les années 1970. Le graffiti apparait dans les années 1980 en Europe grâce aux magazines et aux expositions (Lee Quinones, graffeur new yorkais, est présenté à la galerie Medusa, à Rome en 1979).
Le street art se situe à la croisée des chemins, reliant la pratique du graffiti et du skateboard au mouvement punk des débuts. Au pseudonyme ou blaze du graffiti-signature, choisi par les graffeurs pour conserver leur anonymat, s’ajoutent le logo ou l’image figurative. Les artistes ne s’adressent plus seulement aux crews (groupes de graffeurs) mais interagissent avec une audience plus large. Les formes d’expression deviennent multiples; pochoir, affiche, détournement de signes, installation, peinture, ...
La plupart des oeuvres visibles dans l’exposition Vues sur murs ont été créées pour l’occasion à l’exception de certaines provenant de collections privées ou d’institutions.
Swoon
Swoon
Swoon
Muga et Swoon
Muga, artiste belge, dont les interventions diverses; collages, pochoirs, autocollants, jouent avec l’environnement qui les entoure. Les éléments du paysage urbain ou du musée deviennent source d’inspiration. Ses collages colorés figurent des postes de radio ou des personnages et ses petits panneaux préparés en atelier puis insérés dans la rue racontent des histoires de notre monde contemporain débridé.
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Muga
Evol est un artiste allemand. A partir de fenêtres aux détails minutieux, réalisées en plusieurs couches, recrée des immeubles miniatures, sur les armoires électriques, son support de prédilection. Il réinterprète l’espace urbain sur le mobilier ou sur carton. Les piliers présents au second étage du musée ont servi de base à la création d’une nouvelle installation.
Muga et Evol
OBEY (SHEPARD FAIREY)
Fasciné part l’art depuis l’adolescence, Shepard Fairey commence à réaliser des dessins pour ses planches de skateboard et la création de T-shirts. En 1992, il achève des études d'illustration à la Rhode Island School of Design, de Providence (Etats-Unis).
Il lance la campagne ‘André the Giant’ à partir de 1989, étant alors étudiant. Ce qui n’est qu’à ses débuts qu’une blague potache, est devenue une véritable campagne d’affichage. Shepard Fairey produit une quantité importante d’affiches, de pochoirs, et d’autocollants qu’il colle et distribue à ses amis, étendant le réseau ainsi créé. Le slogan Obey provient d’un film de science-fiction qui a beaucoup marqué l’artiste: They Live (Ils vivent) de John Carpenter, réalisé en 1988.
Devenue presque une addiction, cette pratique conçue comme un projet artistique interroge et suscite adhésion ou rejet. Ce sont précisément ces réactions qui lui donneront tout son sens. L’artiste conceptualise sa démarche, empruntant le terme de phénoménologie (terme repris au philosophe Heidegger), pour décrire une expérience qui vise à susciter la curiosité et à mettre en évidence le mécanisme de la propagande publicitaire qui envahit l’espace public.
Il poursuit cet objectif à travers les affiches au message souvent politique. Influencé par des artistes comme Alexander Rodchenko, Barbara Kruger ou Andy Warhol, il reprend les symboles et portraits qui ont marqué l’histoire. Par ce mélange d’éléments décoratifs, de figures de leaders politiques voire même d’armes de guerre, il brouille les frontières entre propagande et décoration. En juxtaposant l’image d’André le Géant à ces portraits, il tente d’avertir le spectateur du danger de la manipulation.
Shepard Fairey vit et travaille à Los Angeles (Etats-Unis).
Obey
Obey
Obey
Obey
Obey
Obey
INVADER
Invader, fait revivre les ‘space invaders’, ces créatures échappées du jeu vidéo éponyme de la fin des années 1970. Ce jeu d’arcade préfigure l’avènement du pixel et de la technologie numérique.
Depuis une quinzaine d’années, l’artiste applique le concept du jeu à la réalité urbaine et matérialise ces aliens sous la forme de carreaux de mosaïque, placées sur les murs des métropoles du monde entier (Paris, Londres, New York, Tokyo, Katmandou, Mombasa ou Bruxelles).
Les créations que nous pouvons rencontrer au hasard des rues représentent la partie la plus perceptible de ce projet. Chacune d’elles est également référencée, positionnée sur une carte et photographiée, afin d’être archivée dans la base de données de l’artiste. Des guides et des cartes d’invasion sont réalisés par l’artiste et nous permettent de suivre sa trace au coeur des villes.
Invader
Invader
Invader
Jef Aérosol, considéré comme un des pionniers du pochoir en France, crée un univers mêlant portraits de célébrités et d’anonymes.
Jef Aérosol
C215, artiste français, crée des pochoirs réalistes et minutieux qui ont pour sujet principal l’humain.
C215 (Les papillons) et Denis Meyer
Denis Meyers, peintre, graveur et graphiste belge, il se définit avant tout comme typographe. Il crée des stickers, des pochoirs, des sérigraphies qui prennent naissance et vivent dans le contexte urbain.
Denis Meyers
Sten & Lex, duo d’artistes italiens, usent du papier comme support qui devient lui-même pochoir et développent une approche particulière du pochoir, l’affiche-pochoir.
Sten et Lex
Sten et Lex
Le projet Co-Branding de Ludo s’intègre dans cette pratique du détournement, créant des images qui mélangent des éléments naturels et technologiques. Dans une démarche qui se veut dénonciatrice d’un mode de vie dominé par les technologies, Ludo insère ces images dans les abri-bus, accentuant l’aspect lisse et froid des publicités de certaines grandes marques
Ludo
Ludo
L’affiche publicitaire reste l’objet de manipulations diverses; Doctor H, artiste belge, y découpe des visages.
Doctor-H
Obêtre, artiste belge, cherche à travers ses divers projets (collages, autocollants, installations) à créer des liens entre la pratique du graffiti et la sociologie.
Obêtre